Les Conteurs du Ponant

Aventures du Clan de l’Araignée

lundi 1er septembre 2014 par Korkiloff , Berseker

Enfance

Les dernières chasses n’ont pas été très fructueuses. La saison de Mordagg arrive et les réserves du clan sont quasiment vides. Les adultes ont décidé de partir pour une grande chasse et espèrent renouveler l’exploit de notre ancêtre en capturant un mammouth. Les mères et leurs jeunes enfants sont laissés au camp avec un chasseur. Les enfants plus âgés accompagneront la chamane à la recherche d’un ingrédient nécessaire pour ses rituels, le "Sang de la Terre" (de l’ocre rouge). Il s’agit de nous cinq, Thymara, l’apprentie de la chamane, Sudo et son frère Barn, les fils du chef et mon frère Uruk et moi-même, Lyra. Nous nous équipons un peu (couteaux, cordes, épieux, bolas, filet, pas grand-chose à manger) et nous partons avec la chamane qui, pour ses 50 étés, a toujours bon œil et moyen pied.

La première journée de marche se passe sans encombre, mais les collets posés le soir ne captureront rien pendant la nuit, nous obligeant à chasser le lendemain matin. Thymara ramène un blaireau, je ramène un lapin et Barn complète le tout avec une grande quantité de châtaignes. La pose de collets le soir suivant donnera de meilleurs résultats et nous permettra d’avancer plus vite sans se soucier trop de la chasse.

Au soir du neuvième jour de marche, la chamane exécute un rituel au cours duquel elle dessine un paysage sur une pierre puis allume un feu dessus. Le lendemain, tard en fin d’après-midi, nous arrivons en vue d’un paysage similaire, une colline avec de nombreux affleurements de terres rouges, orangées et jaunes. Tandis que nous regardons le défilé étroit qui s’ouvre sur le flanc de la colline et qui doit nous mener au lieu sacré de récolte du Sang de la Terre, un grand loup sort brusquement d’un bosquet et en un bond tente d’égorger la chamane avant de prendre la fuite (et la blesse à la gorge et lui brise le bras). Thymara se précipite pour contenir le sang et recouvrir la plaie d’ocre, pendant que nous autres entourons la blessée au cas où le loup reviendrait. Avant de s’évanouir elle murmure "Amenez-moi dans le lieu sacré, il ne pourra plus nous attaquer". On utilise nos épieux pour faire un brancard et nous nous dépêchons pour profiter des dernières lueurs du jour.

Arrivés au lieu sacré, nous allumons un grand feu. Au bout de quelques minutes, la chamane, très faible, reprend conscience : "J’entends déjà le grand Mégacéros, accomplissez pour moi les rites. Il faut prendre trois outres d’ocre au moment l’aigle, appelé par le son de la flûte, passera dans le ciel. Ne passez pas plus d’une nuit dans la montagne, l’esprit serait en colère". Thymara joue donc de la flûte et, au crépuscule, un aigle passe finalement. Nous ramassons l’ocre et finissons d’installer le campement.

Je prends le premier tour de garde, mais les événements secouants de la journée me poussent vers le sommeil, en délaissant le feu. Thymara rêve qu’un Mégacéros noir s’approche de la couche de la chamane, puis le froid réveille Uruk au beau milieu de la nuit. Uruk, bougon, nous réveille tous, sauf Thymara qui dort toujours profondément. J’ai à peine le temps de m’excuser de m’être endormie que nous apercevons en lisière de la zone éclairée par le feu la silhouette d’un gigantesque Mégacéros noir comme la nuit. Terrifiés par cette apparition, Uruk et Barn prennent la fuite pendant que Sudo et moi nous interposons entre la chamane et le "messager de la mort". Le mégacéros s’approche à nouveau mais nos rugissements lui font faire demi-tour. La nuit se termine sans autre incident...

Au matin la chamane se réveille comme si la blessure au cou de la veille n’avait pas existé. Fraîche et dispose, même si elle a encore le bras cassé, elle nous remercie pour notre bravoure face au mégacéros et pour le cataplasme. Pendant la nuit, elle a vu en rêve le loup, esprit d’un chaman rival, celui qui lui a fait quitter son clan d’origine. D’un commun accord, nous décidons d’aller lui sécher la gueule ("l’empaler à l’épieu à la mode brochette préhistorique" dit Uruk), vu qu’en plus il doit nous attendre à la sortie du lieu sacré. Nous préparons nos armes et adaptons le filet de pêche que nous avions emporté avec des pierres et des hameçons. Pour nous aider, la chamane appelle sur nous la force du bison, puis nous nous peignons le corps pour nous protéger des crocs du loup. Enfin, nous prions l’esprit du Bièvre afin qu’il nous aide dans notre tâche mais nos offrandes furent de piètre qualité.. sauf celle d’Uruk qui fît un petit filet pour attraper du poisson. L’esprit Bièvre en fut très heureux et il nous apporta sa protection.

L’heure du combat a sonné. Nous retrouvons le loup dans le défilé. Les bolas de Sudo ratent totalement sa cible mais distraient suffisamment le loup pour que le filet de Barn l’atteigne. Profitant qu’il soit empêtré, Thymara et moi le frappons avant qu’il soit tué par un coup dévastateur d’Uruk.

Après qu’Uruk a mangé le cœur du loup, nous repartons vers le camp (en ayant hâte de raconter à tous nos exploits).

Jeunesse

Aujourd’hui commencent nos rituels de passage à l’âge adulte. Il y aura trois épreuves à l’images des trois esprits protecteurs de notre clan.

La première épreuve est "l’épreuve de Scylla", il nous faut survivre sans assistance durant l’hiver d’une lune à une autre et ramener suffisamment de nourriture au clan pour un festin.

Le matin le groupe se prépare (outils, peaux, sacs, armes ....) et part vers le midi pour l’aventure. Au bout de quelques heures de marche, le groupe décide de s’arrêter et de monter le camp. Uruk et Lyra montent la tente. Barn et Sudo posent des pièges à poissons dans la rivière. Thymara tourne dans la forêt proche du camp pour trouver du bois et voir si elle trouve quelque chose à manger (racines, cache d’écureuil,...). Puis après Lyra, Sudo et Barn partent en chasse et posent des pièges en forêt. Uruk fait deux feux (un à l’intérieur de la tente, l’autre à l’extérieur pour le guet) et prépare de l’eau (prend de la neige et le fond).

Le soir tombe, tout le monde rentre au camp. Quand Lyra arrive, elle nous nous prévient qu’elle a remarqué qu’il y avait des loups dans le coin. On met en place des tour de garde. Durant la nuit le blizzard tombe. La tente tient parfaitement.

Le lendemain après-midi, après que le blizzard se soit calmé, tout le monde sort pour trouver les pièges mais à cause du blizzard et toute la neige qui est tombée, on ne retrouve que les filets à poisson (les autres pièges ont disparu sous la neige) ; on met des repères pour les retrouver. Il fait très froid (- 40°), Uruk ne résiste pas et tombe en hypothermie. Tout le monde rentre à la tente. Thymara tente de soigner tout le monde surtout Uruk qui évitera les engelures de peu.

Enfin Thymara prie l’esprit de Scylla durant la nuit. L’esprit totem est très content. Uruk reste au lit, il est très mal au point. Le lendemain, le groupe sauf Uruk sort puis retrouver les pièges de la rivière, cette fois la bouffe est moins présente mais les pièges sont plus facilement retrouvable et Lyra trouve un nouvel emplacement prometteur, à voir le lendemain. Les pièges dans la foret sont retrouvés et cette fois ci marqués et reposés. Sudo est parti chercher du bois pour le feu. Lyra et Barn partent en forêt, ils trouvent des traces de Saïga (sorte d’antilope).

De retour au camp, le groupe monte un plan pour chasser les Saïgas. Uruk est de nouveau sur pied. On prépare un piège pour nos sortes d’antilopes car elles boivent à la rivière, on créer une sorte d’entonnoir pour pouvoir mieux les chasser. On vit durant le mois grâce aux différents pièges et nous préparons la chasse au Saïga afin de réussir notre épreuve. On a réussi à tuer 15 Saïga, on en ramène 4 au clan et le lendemain on descend avec le clan pour récupérer la tente, notre matériel et le restant d’antilopes. On offre une à l’esprit totem et au total on ramène 14 antilopes à la maison.

La première épreuve est un succès.

La deuxième épreuve est "l’épreuve du bièvre" qui consiste à construire une œuvre artisanale exceptionnelle.

On a un mois (d’une lune à une autre) pour faire cette œuvre. Il nous faut une idée, on en discute. On pense à une forme de passerelle ou d’un pont pour éviter les problèmes des hivers passés (au printemps, on a failli mourir de faim alors que la nourriture nous narguait de l’autre coté d’une rivière en furie à cause de la fonte des neige). Du coup, on compte le placer en hauteur afin d’éviter d’être emporté par une future inondation.

Au premier jour, Uruk trouve l’endroit où se trouvera le futur pont. On commence par prier le bièvre avant de commencer la conception et les travaux.

Au quatrième jour, Thymara trouve une solution pour la conception grâce à ses souvenirs sur des constructions des bièvres.

Au cinquième jour, le groupe commence les travaux... On commence par faire une grande quantité de cordes et de bois. On cherche aussi deux grands arbres d’environs 9-10m. Au bout de deux semaines (soit le 22e jours environs), le pont à l’état brut est fini sans problème. Jusqu’à la prochaine lune, le groupe s’occupe de faire la décoration (Uruk fait de la décoration en Os, Barn la même chose sur bois), des gris-gris protecteur, des nasses et des lignes pour pécher, des peintures pour remercier les esprits ainsi que des sculptures. Et pour finir Lyra enchante le pont. On a fini en 24 jours.

La deuxième épreuve est un succès.

Puis on prépare l’épreuve suivante et on prie (beaucoup) les esprits totems. Uruk et Sudo ramènent la faveur des esprits sur le groupe. Lyra et Barn sont un peu dégoûtés.

La troisième épreuve est "l’épreuve de l’ours" qui consiste à survivre un mois dans la grotte sacrée avec juste des torches, une gourde, des outils, des armes et un lapin. On doit dormir dans les huttes des ancêtres.

Cette grotte est la matrice de la déesse "AO", déesse de la terre. On y rentre, la peur au ventre. On avance à la lueur d’une torche puis Uruk et Barn entendent un bruit d’eau qui goutte juste avant une bifurcation. Le groupe se dirige vers ce bruit. On arrive dans une immense salle avec un lac souterrain. On peut faire le tour du lac. Lyra trouve des veines noires (charbon) et a priori, les huttes des ancêtres. On s’y dirige. Une fois sur place, on voit une rangée de crane des ancêtres qui regarde le lac et des huttes en ossements, sûrement ceux de nos ancêtres. On s’installe dans les huttes et on fait un feu... on peut pêcher dans le lac. On mange suffisamment pour ne pas mourir de faim. Durant le mois, on décide de prier les esprits et fouiller le reste de la grotte. On tombe sur un ronflement dans un boyau. Lyra, Barn et Thymara vont voir. Le ronflement s’arrête et ils décident de revenir en cavalant car il y a un ours devant eux. Puis le mois se termine.... mais avant la fin on s’endort après avoir senti une drôle d’odeur.

On rêve des esprits qui nous demande à chacun "quel esprit va devenir ton esprit personnel", chacun choisit.

On se réveille entouré de tous les adultes. Emma (la vieille chamane) prend la parole d’une voix mourante et nous parle pour nous donner ses dernières volontés avant de boire un breuvage sacré et s’endort. Ragnar (chef de clan) l’achève puis on la prépare suivant ses dernières volontés et Thymara mange le foie d’Emma, puis tombe dans le coma.

La troisième épreuve est un succès mais avec un goût amer.


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