Les Conteurs du Ponant
Campagne de Cats

Le Roi des Rats

Second récit de Gri’Ow

lundi 1er octobre 2012 par jarran29

Il fait sombre et humide, dans cette canalisation des égoûts de Paris. J’entends le ronronnement des machines humaines qui sont au dessus. J’ai beau le répéter à mes congénères, le danger ne vient pas des toits, mais des égoûts... Car nous vivons sur les toits, alors que les rongeurs vivent dans la fange des humains.

Il fait sombre et humide, dans cette canalisation des égouts de Paris. J’entends le ronronnement des machines humaines qui sont au-dessus. J’ai beau le répéter à mes congénères, le danger ne vient pas des toits, mais des égouts... Car nous vivons sur les toits, alors que les rongeurs vivent dans la fange des humains. Je progresse doucement, car je ne suis pas encore habitué à l’odeur et aux bruits de ces lieux. Enfin... je progresse doucement car je ne suis pas à l’aise dans ce milieu quoi... Je suis en plein territoire ennemis et...

Qu’est-ce que c’est ça ? Du bout des coussinets, je remarque des rayures dans le sol en pierre artificielle. Non, pas des rayures, des griffures... Visuellement, elles sont similaires à celle d’un rat. Mais d’un très gros rat. Elles datent de moins d’une semaine. C’est avec une méfiance redoublé que je progresse dans ce boyau d’égouts...

Je perçois un danger, et par réflexe, je fais un bond en arrière, qui me fera retomber sur... un rat ! D’autres arrivent. Je feule de rage d’avoir été ainsi surpris et encerclé, et je décoche un coup de griffes sur l’ennemi le plus proche. J’arrive à peine à percer son cuir. Les autres en profitent pour se jeter sur moi, et je tombe rapidement inconscient sous les morsures et les griffures. Honte sur moi...

J’émerge de mon inconscience dans un trou humide. A l’odeur, ce sont toujours les égouts. Ma tête tourne, le faim me taraude et je suis bien incapable de me concentrer longtemps. D’une pensée, je me localise sous le Louvre, mais je n’arrive pas à me téléporter. Une carcasse d’oiseau traîne devant la grille qui m’empêche de partir. Je la dévore, espérant retrouver mes forces, mais l’herbe à chat qu’elle contient me fait replonger dans le sommeil.

Je me réveille à nouveau, mais je fais semblant de dormir, pour ne pas alerter les rats qui sont en train de m’apporter à nouveau de la nourriture. J’attends qu’ils disparaissent, et je me téléporte sur les toits du Louvre. Mon corps souffre terriblement des coups infligés par les rongeurs, mais mon esprit s’éclaircit avec le temps. Je contacte télépathiquement Champollion et le charge d’expliquer à l’équipe ce qu’il m’est arrivé. En réponse, il m’indique un point de rendez-vous et la mission que nous a confié le Conseil de Paris durant mon incarcération.

Je rejoins donc les deux frères Maine-Coon et la bastet Li-Ann sur les rives de la Seine. Ils m’expliquent que de nombreux chats de la mairie de Paris [1], dont je fais partie. Même certains éveillés ce sont fait avoir... Dont moi... Car ce sont bien les égouts qui sont suspectés.

Malgré mes blessures apparentes, je guide mon équipe dans les égouts. Alors que nous nous enfoncions sous terre, deux tas de gravats s’effondrent devant et derrière nous. Des rats descendent du plafond et nous attaque. Malgré ma rage, je ne peux combattre, et je me téléporte donc à l’abri des rongeurs, et j’en profite pour explorer discrètement les alentours, à la recherche de points de repère.

Le combat terminé, Captain Jincks trouve un rat pas tout à fait mort et me l’apporte pour interrogatoire. Sans difficulté, j’arrive à savoir que les rats ont désormais un dominant qui fédère toutes les familles. Champollion le nommera le "Che-Gue-Va-Rat", va savoir pourquoi... Il parlera aussi d’une révolution des rats contre les chats (j’en étais sûr !) et d’une alliance avec les pigeons.

Un cri humain interrompt l’interrogatoire, et nous exécutons le rat avant de voir au loin un humain courir, poursuivi par une marée de rat. Nous nous dissimulons en hauteur, et laissons passer le danger, avant de reprendre notre route, se rapprochant à chaque pas de notre objectif.

Après une reconnaissance avancée, je découvre dans un des collecteurs d’eau de pluie, une assemblée de rats, avec en son centre un rat gigantesque qui ferait passer pour petit les Maine-Coon. Je transmets l’information aux autres, et me replis prudemment... Sur le chemin du retour, je capte des appels au secours télépathique. Je me projette rapidement à la source de ces appels, et découvre dans une cellule non loin de la mienne un autre chat de la mairie de Paris. Sans laisser le temps aux rats de réagir, je me téléporte à lui et me retéléporte à nouveau dans une ruelle près du Louvre. Il est temps pour ce chat et son sauveur (moi) de se faire soigner et de discuter, et pour le reste de l’équipe de se faire laver et d’informer le Conseil.

Après deux trois de repos pour les uns et d’investigation pour les autres, nous déterminons que la source du problème vient sûrement d’un laboratoire en bordure de Paris. Li-Ann et Champollion arrivent à "motiver" une délégation d’hygiène et sécurité pour aller faire une inspection. Li-Ann, avec Champollion dans son sac-à-dos, pénètrent dans le bâtiment avec cette délégation, et prétextant un besoin naturel, elle s’éclipse aux toilettes. Le Maine-Coon me communique télépathiquement sa position et me permet de me téléporter avec Captain Jincks dans le périmètre sécurisé du laboratoire.

Li-Ann repart avec son sac-à-dos à nouveau plein, et continue la visite. Champollion use de ses talents de suggestion pour forcer le guide de la délégation à faire visiter les pièces qui n’étaient pas au programme. Pendant ce temps, je fouille le bâtiment à la recherche d’indices matériels, pendant que Jincks se fie aux mœurs humaines pour trouver des indications qui aideront peut-être Li-Ann. Une impulsion télépathique nous indique que Champollion a trouvé une pièce très intéressante.

Je peste, car il y a trop d’humains, et qu’il sera impossible d’agir discrètement. Jincks, tout naturel, saute alors sur une table, dans un bureau vide, et décoche un coup de patte sur un boîtier rouge accroché au mur. Un bruit fort désagréable retentit, et les humains se lèvent tous et quitte le laboratoire. Certains même en courant ! Juste pour du bruit... Qu’ils sont bêtes...

Nous profitons du laboratoire vide pour nous téléporter dans la salle indiquée par Champollion. Nous découvrons d’abord le frère du rat géant des égouts, recouvert d’appareillages humains, puis dans la salle d’à côté, le même décor, mais avec un trou débouchant sur les égouts... Ce laboratoire est bien responsable de cette mutation, et de cette rébellion. Nous quittons le laboratoire avant que les humains ne reviennent.

Li-Ann, forte des informations qu’elle a recueillies sur place, et de la réaction des autorités sanitaires qui ont fait fermer le laboratoire, a contacté des humains qui parlent beaucoup et qui écrivent afin de forcer les humains à réagir. Ce qu’ils firent en envoyant des chasseurs dans les égouts afin de supprimer le "Che-Gue-Va-Rat" et de disperser les rats.

Les faits parlent bien plus que toutes les explications que j’ai pu donner. Les rongeurs sont nos némésis : nous devons les éliminer, sinon, ils complotent contre nous.

[1] Ce groupement rassemble des chasseurs pour lutter contre les nuisibles infestant les tanières les plus anciennes des humains. C’est aussi un moyen facile de se faire soigner et d’être nourri si nécessaire. Et c’est une couverture parfaite.


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