Les Conteurs du Ponant
Campagne de Thoan

Episode 2

Carnet de Voyage d’un Centaure

dimanche 13 juin 2010 par :Mick :

Je vous invite à suivre un nouvel épisode de cette longue saga, une saga vue par les yeux d’un aventurier malgré lui, une histoire riche en rebondissements, aventure, lieux impressionnant et coutumes étranges...

La reprise de conscience s’est effectuée en grande partie à cause d’une odeur nauséabonde et de caquètements incessants, les aigles géants nous ayant en effet amenés voir leurs copains, une grotte pleine de copains même. Plusieurs centaines d’aigles nous entouraient, et nous lançaient des regards noirs. Dès que tout le monde eu repris ses esprits, des aigles nous ont poussés vers un grand trône d’or et de pierres précieuses où siégeait une "harpie", un être avec des ailes noir-bleutées à la place des bras et des pattes de corbeau à la place des jambes. Elle s’exprima en plusieurs langues, dont une comprise par Gher, avant de nous indiquer une grande table chargée de victuailles. Le repas fut un peu particulier, les aigles continuant de nous observer et Podarge, la harpie, faisant des avances tout à fait explicites à Gher avant de l’emmener dans ses appartements. On ne peut pas dire qu’il ait beaucoup dormi cette nuit-là.

Le lendemain, la situation commença à s’éclaircir un peu. Il se trouvait que Podarge, la harpie "chef" des aigles géants, rencontrait en ce moment une tentative de scission de la part d’un aigle, se surnommant le "Duc Céleste", et souhaitait recueillir des informations à son sujet. Ses troupes habituelles n’étant pas particulièrement discrètes, dix-huit mètres d’envergure ce n’est pas rien, elle nous a donc proposé d’aller espionner la tanière de ce félon. Le choix fut rapide, c’était ça ou la mort. Nous voilà donc partis pour un long voyage de plus de 6000 kilomètres au-dessus du plateau d’Amérindia, à bord de sorte de gros sacs en toile portés par plusieurs aigles. Le voyage fut éprouvant, dix jours à se faire trimballer à haute altitude, avec des pauses tellement courtes qu’il n’était pas possible de faire cuire quoi que ce soit. Gher, qui commençait à bien comprendre la langue des aigles, une sorte de grec d’après lui, nous expliqua que nous nous dirigions vers une grotte située sur la paroi verticale entre le plateau d’Amérindia et celui de Dracheland, où nous avions rencontré ces gens si chaleureux...

Arrivés à destination, les aigles nous ont déposés à flanc de monolithe avant de partir faire diversion, laissant un des leurs avec nous. Le reste de la journée fut une longue et éprouvante escalade, pour moi en tout cas, et la nuit fut un peu dérangée par l’approche des plusieurs loups des montagnes, plutôt couards. Le lendemain, nous sommes finalement arrivés devant le gros rocher vert derrière lequel devait se trouver un passage nous permettant de nous approcher discrètement de l’antre du Duc Céleste. Le terme important dans la phrase précédent est "gros" et nous avons eu beaucoup de mal pour déplacer suffisamment le rocher et accéder à une sorte d’escalier glissant descendant dans un puits assez profond. Le reste des nos pérégrinations ne présentant que peu d’intérêt, sachez que tout s’est bien passé et que nous avons rapporté les informations voulues à Podarge. ...

...

Oui, bon d’accord, puisque vous voulez vraiment connaître ce qui s’est passé, je vais vous le dire, même si ce fut plutôt navrant au final. Déjà, au fond du puits il y avait de l’eau. Plein beaucoup d’eau, et profond en plus. Après de longues tentatives d’exploration à base de bâtons lumineux, de sac poubelles gonflés d’air, de chiots éventrés au pied-de-biche et de prises de têtes communes, nous avons découvert qu’en remontant le courant sur une centaine de mètres, nous émergions dans une grotte avec une petite plage sur laquelle se trouvait, oh joie, deux magnifiques sauriens, du style crocodile de combat. L’affrontement fut rapide. Il a suffi d’une morsure d’une de ces bêtes à la patte arrière gauche pour que la douleur me terrasse. Ce n’est pas très glorieux, j’en conviens, et je ne saurais remercier assez mes compagnons pour m’avoir sorti de l’eau à la fin du combat et m’avoir soigné de manière impressionnante avec un baume trouvé sur place. En effet, pendant que je préférais l’inconscience à la douleur, Yachiru, Gher, Arkange et le piaf resté avec nous avaient trouvé une porte métallique et avaient réussi à activer un automate situé à proximité pour qu’il leur ouvre.

Derrière la porte se trouvait tout un fatras d’objets, d’armes et de bijoux parmi lesquels nous firent notre choix, avant de se diriger vers le fond de la pièce. A cet endroit débouchaient plusieurs conduits d’aération, grâce auxquels nous furent capables d’espionner en toute discrétion, pendant deux longs jours, des discussions entre le Duc Céleste et ses sbires. En découvrîmes ainsi le nom de traîtres espionnant Podarge, ainsi que des indices sur les prochains déplacement du Duc. Nous sommes finalement revenus au point de rendez-vous avec les aigles géants qui nous ont ramenés chez Podarge. Notre rapport fut bref, mais eu l’air de la satisfaire. Pour nous remercier elle nous proposa de nous amener à l’endroit de notre choix sur le monde à étage. A partir des informations que nous avions, nous avons rapidement choisi Okéanos, le plateau le plus bas de ce monde, plateau décrit comme étant un endroit de plénitude et de plaisirs divers et variés. Nous voulant pas rester plus qu’il ne faut en compagnie de cette charmante troupe, nous partîmes sur-le-champ.

Le voyage se passait plutôt bien, jusqu’à ce qu’un des aigles qui portait ma "nacelle" se fasse percuter par une forme sombre s’accrochant à lui. Sa première réaction fut d’ouvrir ses serres, ce qui me mis dans une posture assez inconfortable, m’agrippant tant bien que mal avec le cul dans le vide. Du coin de l’œil, j’avais réussi à voir que la forme sombre était en fait Rioku, notre compagnon disparut, mais ce qui monopolisait mon attention à ce moment était que le dernier aigle portant ma nacelle avaient décidé de se rapprocher rapidement du sol pour se débarrasser de son fardeau. L’atterrissage fut assez brutal. Gher étant tombé près de moi, nous nous retrouvâmes rapidement et virent Rioku sortir de la rivière dans laquelle sa monture improvisée l’avait balancé. Par contre, aucunes traces de Yachiru ni d’Arkange.

Nous voilà donc au milieu d’une forêt exubérante, très colorée, avec des herbes bleu-vertes, des fleurs gigantesques et au parfum enivrant, des fruits à foison, ainsi que de nombreux oiseaux et insectes. Après avoir cherché la trace des disparus, nous partîmes en direction du seul point de repère visible, à savoir le monolithe. Assez rapidement, nous avons entendu des sons, comme de la musique et des chants, et nous avons ensuite aperçu deux individus venant à notre rencontre. Parmi ces deux personnes, d’apparence humaine, se trouvait une très belle jeune femme nue, avec des très grands yeux, rappelant ceux d’un chat, ainsi qu’un homme possédant des cornes et des pattes de bouc. Ayant eu plus que notre part d’ennuis récemment, nous étions un peu sur la défensive, mais l’ambiance a vite changé lorsque la dryade s’est précipitée vers moi pour sauter dans mes bras, tandis que le satyre donnait l’accolade à Gher. Je m’en sors bien pour une fois. Le satyre, s’exprimant dans la même langue que les aigles, du grec mycénien, nous a ensuite invité à le suivre jusqu’à la "Communauté", tandis que la dryade restait sur dos et laissait ses mains se balader un peu partout en faisant des commentaires que Gher refusa de traduire...

Le trajet jusqu’à la "Communauté" dura quelques heures, le temps d’en apprendre un peu plus sur la végétation nous entourant. Pour résumer, tout, autour de nous, était comestible, et plutôt bon ma foi. Même l’eau est délicieuse. Par contre, le pont que nous avons ensuite emprunté pour traverser le fleuve relevait plus du barrage de castors qu’autre chose. Et nous remarquâmes aussi en le traversant que quelqu’un d’autre nous suivait. Plus nous nous sommes approchés de la Communauté et plus nous avons rencontré des individus étranges, d’autres dryades et satyres, mais aussi des centaures, des personnes avec des cornes de béliers, des gorilles de deux mètres de haut, des humains, etc. Tous totalement nus ou presque, et tous jeunes, au plus vingt-cinq ans, avec cependant quelques enfants. J’étais particulièrement heureux de rencontrer enfin des personnes de mon espèce, tout en remarquant, quand mes yeux étaient disponibles, que ces centaures possédaient un gabarit plus frêle que celui auquel j’étais habitué.

Arrivés au centre de la Communauté, comportant au final juste quelques huttes, nous avons été accueillis par de la nourriture, de l’alcool, des rires, des chants et de la musique. Les habitants possédaient des mœurs très légères et le prouvaient en s’adonnant ici et là à des actes que la morale et la décence interdisent de détailler ici, mais auxquels je pris part très rapidement vu l’insistance d’une certaine partie de la gente féminine en présence. Gher profita lui aussi de l’offre, tandis que Rioku et le nouveau venu qui nous avait suivi jusqu’ici restaient à l’écart.

Du fait de la grande proximité de Gher et moi-même envers beaucoup de membres de cette communauté, des liens se sont vite créés et nous avons appris, entre deux "sessions", plusieurs choses intéressantes sur les alentours du village, comme la présence de deux personnes en armures qui avaient récemment enlevé Clio, la favorite du "Père", Alcibiade, un zébrille servant de doyen à la communauté, que ce dernier était allé récupérer de manière subtile et rusée, c’est-à-dire en cassant tout. Nous avons aussi appris d’Hécube, une satyresse, qu’elle s’était cogné, en "jouant" avec Nicolas un autre satyre, à quelque chose d’invisible, situé à côté d’une grande hutte bizarre.

Le lendemain, ayant malgré tout réussi à prendre un peu de sommeil, Hécube et Eropé, une centauresse, ont accepté de nous emmener à la chose invisible, accompagnés du nouveau venu qui n’avait pas l’air d’être du coin et possédait une mâchoire vraiment particulière. En chemin, nous avons croisé le squelette d’un gros animal, clairement carnassier, inconnu de nos hôtesses et dans lequel nous avons trouvé des pointes de flèches métalliques. Arrivés à une clairière, nous découvrîmes un vieux moulin à vent, dont une des pâles était bloquée par un grand cube invisible de dix mètres, parfaitement régulier, sur lequel nous avons trouvé un renfoncement, peut-être une porte, qu’il nous a été impossible d’ouvrir. Au bout d’un certain temps, Hécube et Eropé sont rentrées à la Communauté tandis que nous avons décidé de pousser jusqu’à l’endroit où devaient se trouver les hommes-boîtes ayant voulu enlever Clio.

Le trajet d’une dizaine de kilomètres fut très agréable, la forêt nous entourant étant toujours aussi magnifique. Cependant, l’ambiance générale changea rapidement lorsque nous arrivâmes à une petite ferme. Celle-ci était occupé par deux charmants drachelanders qui firent à nouveau preuve de leur sens de l’hospitalité tant réputé. L’un d’entre eux rêvait d’en découdre avec un "Champion du septième cercle", en fait moi-même, mais la diplomatie de Gher permis de calmer la situation rapidement et il fut autorisé à entrer dans la ferme pour passer la nuit, accompagné de Gaork le nouveau, qui avait conservé son visage masqué. Refoulé dans les bois avec Rioku, nous avons attendu le matin et vu nos deux compagnons et les deux drachenlanders en armure partir dans la direction du cube. Rioku les a suivi pendant que je fouillais la ferme au cas où. N’ayant rien trouvé, je les ai par la suite rejoint et découvert que Gaork et Gher avait profité que les deux hommes se mettent à prier devant le cube pour les égorger. Étant donné qu’ils avaient enlevé Clio pour s’en servir, et vu leur attitude, leur mort ne me dérangea pas plus que ça. Encore des nobles qui se croient tout permis...

Au final, n’ayant plus rien à faire, nous sommes retournés à la Communauté pour faire le point sur la suite des évènements.

Par Ewen Granic, le Jeu 6 Mai 2010.


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